La bioraffinerie de La Mède, exploitée par TotalEnergies Raffinage France (TERF) - entité de la Compagnie TotalEnergies – et implantée sur le site industriel de La Mède situé sur le territoire des communes de Châteauneuf-les-Martigues et Martigues (Bouches-du-Rhône), utilise 70 tonnes/jour d'hydrogène pour la production de biocarburants et bioproduits.
Actuellement, la bioraffinerie est alimentée par de l'hydrogène fabriqué à partir de matières premières d'origine fossile, provenant d'une unité de reformage de naphta (45 tonnes/jour) située sur le site industriel de La Mède, et d'imports provenant d'unités de production d'hydrogène exploitées par Air Liquide (5 tonnes/jour) et NaphtaChimie (20 tonnes/jour), situées dans la zone industrielle de Lavéra.
Afin de décarboner l'hydrogène consommé par la bioraffinerie, un projet de production d'hydrogène décarboné est envisagé pour répondre aux ambitions européennes et aux objectifs de la Compagnie TotalEnergies.
Une première solution (Masshylia), qui permettait de décarboner partiellement l'hydrogène utilisé par la bioraffinerie de La Mède et d'alimenter d'autres clients en hydrogène décarboné, a été présentée au public en 2022, à l'occasion de la concertation préalable volontaire. Cette solution consistait à produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau, alimentée par de l'électricité décarbonée, via la construction au sein du site industriel de La Mède d'un électrolyseur d'une puissance d'environ 40 mégawatt (MW) correspondant à une production d'hydrogène de 15 tonnes/jour, d'une unité de stockage d'hydrogène, d'une nouvelle centrale solaire, d'un nouveau poste électrique et d'une ligne électrique Haute Tension pour le besoin de l'usine de production d'hydrogène et d'éventuelles extensions futures. Cette solution prévoyait que les deux tiers de la production permettraient de substituer une partie des 70 tonnes/jour d'hydrogène carboné consommé par la bioraffinerie et que le tiers restant serait destiné à d'autres clients pour des usages de mobilité.
Au terme de la concertation préalable et en particulier des observations formulées par le public, de l'avancée des études et des étapes du projet, les maîtres d'ouvrage ont affiné et enrichi ce projet de production d'hydrogène décarboné.
Le projet prévoit ainsi de compléter la solution présentée en 2022 afin de couvrir 100 % des besoins de la bioraffinerie, à échéance rapprochée, par une autre source d'hydrogène renouvelable. Cette ambition renforcée ne peut être envisagée par le seul recours à la technologie s'appuyant sur l'électrolyse de l'eau, qui ne dispose pas aujourd'hui du niveau de maturité technique nécessaire à sa mise en œuvre immédiate et à échelle industrielle pour satisfaire les besoins de la bioraffinerie en exploitation. Cette technologie, envisagée seule en 2022, doit donc être complétée par une autre solution technique qui doit permettre d'engager sans attendre la décarbonation de l'approvisionnement en hydrogène décarboné de la bioraffinerie et des clients tiers du territoire (industrie, mobilité).
Ainsi, le projet serait séquencé en plusieurs étapes consistant :
Le projet global vise donc à substituer l'hydrogène carboné aujourd'hui utilisé pour alimenter principalement la bioraffinerie de La Mède par de l'hydrogène renouvelable produit dans un premier temps par une unité de reformage à la vapeur (SMR) de biogaz et de bio-naphta, puis complétée dans un second temps par l'électrolyse de l'eau, et à produire de l'hydrogène décarboné pour alimenter aussi des clients tiers du territoire.
Les installations du projet sont prévues sur le site industriel de La Mède, suivant le positionnement indiqué sur le plan ci-après.